Quand tu vois ma justice s’armer contre les gens, entre dans le royaume de l’espérance et, t’emparant de ses plus puissantes prérogatives, monte vers mon trône et fais tout ce que tu peux pour désarmer mon bras. Fais cela avec ta voix la plus éloquente, la plus tendre et la plus compatissante, avec les arguments les plus convaincants et les prières les plus ardentes que l’espérance elle-même te dictera.Mais quand tu verras que l’espérance défend certains droits de justice absolument indispensables et que tenter de t’y opposer serait un affront pour elle, alors ajuste-toi et soumets-toi à la justice.»
Terrifiée plus que jamais d’avoir à me soumettre à la justice, je dis à Jésus: «Ah! Seigneur, comment puis-je faire cela? Ça me paraît impossible! La seule pensée que tu dois châtier tes créatures m’est intolérable, car elles sont tes images. Si, au moins, elles ne t’ appartenaient pas. Ce qui me torture le plus, c’est de te voir les châtier toi-même, car ces châtiments s’effectuent sur tes propres membres et, ainsi, tu en souffres beaucoup toi-même. Dis-moi, mon seul et unique Bien, comment mon pauvre cœur pourra-t-il te voir ainsi souffrir, frappé par toi-même? Si les créatures te font souffrir, ce ne sont que des créatures et, de ce fait, c’est un peu plus tolérable. Mais quand tes souffrances proviennent de toi-même, je trouve cela trop difficile et je ne peux le prendre. Par conséquent, je ne peux me conformer ni me soumettre.» Rempli de pitié et très touché par mes paroles, Jésus prit un air affligé et bienveillant et me dit: «Ma fille, tu as raison de dire que je serai frappé dans mes propres membres et, en t’écoutant parler, je me sens rempli de compassion et de miséricorde et mon cœur déborde de tendresse. Mais, crois-moi, les châtiments sont nécessaires…